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L'actualité des étudiants
16 juillet 2015

Ils sont obligés d’inventer un mot plus fort que « extraordinaire » pour qualifier leur weekend

Brighton

Voilà une histoire que l’on racontera certainement à nos enfants pendant longtemps, sous forme de compte ou d’aventure fantastique. Une histoire ? Leur histoire, celle de Roméo et Clément, jeunes sudistes, respectivement originaire de Gap et Cannes, et tout nouveaux Normands. Au moment de tirer un premier bilan de leur nouvelle vie, impossible de poser un mot sur leurs sentiments partagés. Foncièrement créatifs, ils l’inventeront. Reportage.

Adoptés marseillais, ils se retrouvent expatriés en Haute Normandie depuis bientôt 6 mois. Ce qui semblait se diriger vers « un stage de fin d’étude atroce dans le Nord », va finalement prendre des tournures de périple complétement dingue. En cause, des rencontres inespérées et leur envie de croquer la vie à pleine dent.  C’est avec un aller-retour à Millau pour le festival des Natural Games que la folie débute. 16h de route dans le weekend pour 4h de sommeil et autant de litres de rhum. « C’était pas sérieux c’est clair, mais on est pas sérieux quand on a 24 ans » s’exprime le moins laid des deux.

Le jeudi d’après, « Les Concerts de la Région » débutent à Rouen et ce, jusqu’au dimanche soir. Mais c’est bien le weekend à Brighton (Royaume-Uni) qui servira de point d’orgue. Justine, Axel, Lolita, Soline, Roméo et Clément embarquent dans le Ferry et traversent la manche depuis Dieppe, armés de deux voitures et de 3 tentes Quechua. Sorties nocturnes, visites de la ville, pubs, camping sauvage sur la plage, baignade, jeux de société, pas de possibilité de prendre de douche et surtout, beaucoup de rire vont faire de ce weekend un moment spécial, presque impossible à décrire pour ces 6 larrons en foire.

Bien plus que "extraordinaire"

« « Extraordinaire », « phénoménal », « abracadabrant », franchement, on a essayé plein de mots mais ça n’était pas bon, ça ne correspondait pas à ce qu’on ressentait. Il en fallait vraiment un plus fort » se réjouit Axel. « On a donc conclu que c’était « Cher trop bien ». On a bien vérifié, c’est une expression qui n’existait pas encore, et cela désigne un sentiment de bonheur extrêmement fort, bien plus fort que toutes les expressions et mots qu’on connait déjà, comme « TipTop » ou encore « chouette » ».

 Un témoignage que semble partager Justine : « quelque chose de spécial s’est produit. Les anglais autour de nous étaient stupéfaits de nous voir autant remplis de bonheur ». Dimanche matin, après avoir dormir une heure sur la plage, le garde côte leur demande gentiment de partir. Ils se rendent alors au Wetherspoon (chaine de pub anglais) au centre-ville de Brighton, il est 9h. Seul deux vieil hommes sont présent, l’un lit son journal, l’autre s’enfile deux pintes en même temps sans piper mot.

« Puis les gens sont arrivés petit à petit et ils nous voyaient jouer à des jeux. On criait, chantait, riait. On voyait bien dans leur yeux qu’ils nous enviaient mais ils étaient inquiets à la fois, comme si ce n’était pas possible qu’on soit si heureux » poursuit Lolita. « Même moi, je n’étais pas habituée à tant de bonheur en moi, ça faisait comme une petite boule dans le ventre, mais très agréable celle-là » ajoute Soline. Nous avons même pu interroger Willy, qui après avoir fini sa 7ème pinte à 9h35 du matin, nous répond d’un air très sceptique : « Mmmh, no one is that happy without drugs » (personne ne peut être si heureux sans avoir consommé de la drogue).

 Même son de cloche que ses amis pour Roméo. « C’est assez inexplicable ce qui s’est passé ce weekend-là, allez savoir pourquoi. Peut-être aussi parce-que c’était l’aventure, on est parti comme ça, sans logement, sans certitudes, on s’est débrouillé, on n’avait pas de douche, rien de tout ça, on s’est juste recentré sur les choses essentiels, comme la solidarité. Dormir sur la plage avec de la pluie et 60 km/h de vent, ça forge les liens ».

Enfin, Clément, bien connu pour tenir des propos toujours très modérés avoue même avoir certainement passé « le meilleur moment de sa vie » alors qu’Axel s’était lancé dans un solo de chanson paillarde sur le pont, à l’avant du Ferry, devant le regard ébahit des passagers.

 Ils concèdent finalement tous les six débuter leur journée en regardant 8 ou 9 fois les photos et vidéos du weekend. Un retour à la réalité qui semble difficile pour ainsi dire.

 La rédaction

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