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L'actualité des étudiants
30 juillet 2020

On lui demande une fois de plus s’il y a des animaux dans son cirque

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Quimper – Alors qu’ils étaient tranquillement installés à la terrasse d’un bar du quai du Steir, Nicolas et ses collègues du Cirque La compagnie font la rencontre de deux amis venus se restaurer au même endroit. Une soirée tout à fait ordinaire qui s’est transformée en quelques instants, en véritable cauchemar. En cause, la question de l’un des deux amis, demandant s’il y avait bien des animaux dans leur cirque. Reportage.

 Les traits tirés, la mine blafarde, et les yeux irrités, Nicolas Provot a beaucoup de peine à se tirer de ce mauvais rêve. La veille, le Cirque La compagnie, dont fait partie Nicolas était censé jouer son spectacle sur le Parvis de la Maison pour Tous de Penhars. Finalement annulé à cause de la pluie, l’ensemble de la compagnie se retrouve à la terrasse d’un restaurant resté ouvert.

 « C’est là qu’on a rencontré ces deux gars, Loïc et Clément (les noms ont été modifiés), en train de boire des verres. Deux types assez marrants, un peu lourds, mais franchement sympas. Ils avaient prévus de venir voir le spectacle et se sont finalement retrouvés là, comme nous » nous explique Nicolas, dans un soupir.

 Les minutes et les heures passent, le débit de boisson aidant, les deux groupes se rapprochent peu à peu et passent une belle soirée. « Une belle rencontre » nous confie même Loïc, le sourire suspendu aux lèvres.

Mais qu’a-t-il pu bien se passer pour qu’ait lieu un tel changement de situation ? Un tel malaise ?

 « À un moment, Loïc venait de raconter une blague sur un belge et un suisse, c’était pas très fin, mais bien raconté, alors on s’est marré, puis son pote s’est tournée vers moi et m’a demandé s’il y avait des dromadaires, des éléphants, des lamas, ou d’autres animaux rigolos dans notre cirque ». Le malaise s’installe alors, tous se regardent dans les yeux. Personne ne parle pour ce qui semble être une éternité. Le temps s’arrête. Chacun attend qu’un autre réponde à sa place et leur explique.

 « Ces moments-là sont délicats, ce n’est pas évident à gérer » poursuit le spécialiste de l’échelle libre. « On essaie d’expliquer, d’éduquer, de leur dire que le cirque ce n’est plus uniquement ça, qu’il y a du texte, du chant, de la musique, de la danse, attention, je ne tire pas sur le cirque traditionnel, mais ça doit faire 30 fois qu’on me pose la question depuis le début de l’année, c’est parfois épuisant… ». La plupart du temps, les gens finissent par voir un spectacle de cirque contemporain et comprennent très vite. Ce soir-là, les deux compères semblent être durs de l’oreille et préfèrent continuer de poser des questions sur les lanceurs de couteaux et les dresseurs de tigres.

 Heureusement pour Nicolas et ses amis, le bar finit enfin par fermer et tout le monde est prié de quitter le lieu. « Ils nous ont proposé de poursuivre la soirée au Finnegans, mais on a prétexté qu’on avait beaucoup de route le lendemain pour pouvoir rentrer à l’hôtel ».

 « Ciao les saltimbanques, À plus les manouches ! » ont-ils criés en s’éloignant du bar, morts de rire.

 

 La Rédaction

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