Accident avec une camionnette à l’arrêt - bilan : une grosse fracture de l’amour propre

Nice, novembre 2012 - Un accident s’est produit dans une rue niçoise impliquant une étudiante de 20 ans et une camionnette garée sur le côté gauche de la rue. Les témoins sur place font état du bilan provisoire de quelques hématomes et d’une grosse fracture de l’amour propre. Les acteurs ont cru pouvoir « oublier » cette soirée et étouffer l’affaire, trois ans plus tard, elle refait surface. Récit.

 Soline a 20 ans au moment des faits, elle est étudiante en école préparatoire BCPST au lycée Masséna. Avec ses amis, ils ont pour habitude de se rendre au Paddy’s, pub irlandais du vieux Nice où ils ont coutume d’enchainer les B52. Une fois alcoolisée et le portefeuille vide, il n’est pas rare qu’ils finissent leur soirée azuréenne au Jazz Rock, boite de nuit branchée idéalement placée sur le quai des États-Unis, dans le prolongement de la promenade des anglais.

 « On aime bien cet endroit  surtout parce-qu’ il y a une barre de danse où on peut faire n’imp. Souvent, sur les coups de 03h00, il ne reste que nous dans la boite, mais c’est pas grave on est entre amis, on kiff à fond. » confie Annabelle, une des meilleures amies de Soline.

 « Une pêche d’enfer »

 Il est 04h27, quand Soline, Emilie, Annabelle, Matthieu et Clément décident de rentrer, après s’être posé un petit moment sur la plage d’en face. Ils s’enfoncent alors vers le centre de Nice. C’est dans la rue entre le quai des États-Unis et le cours Saleya que l’incident se produit. Soline, visiblement ivre d’alcool, et de joie, décide de se lancer dans une roue acrobatique en pleine rue, dans le but de manifester la chance qu’elle a d’être vivante.

 Oui mais voilà, tout ne se passe pas comme prévu. Prise par son élan et par un sur plein d’énergie, elle vacille et finit sa course dans une camionnette qui était garée là, bien visible, sous le regard ébahit de ses amis. Le choc fut terrible, et le bruit, retentissant. Étourdie, elle reste au sol pendant de longues secondes. Des sources contradictoires vont même jusqu’à dire qu’elle aurait perdu connaissance.

Matthieu, visiblement toujours sous le choc, tente de trouver une explication : « On a entendu ce bruit sourd et on a bien mis une grosse minute à comprendre ce qui s’était passé. On voulait pas y croire, c’est une histoire qu’on préfèrerait être une blague, mais non, c’est la p*tain de réalité. Perso, j’ai pas envie de vivre dans un monde où on peut se faire stopper net par un véhicule à l’arrêt. »

 De son côté, Soline a bien conscience de son acte, elle n’est pas du genre à se voiler la face. « Ce soir-là, j’avais une pêche d’enfer et j’ai voulu l’extérioriser. Vincent, le barman du Paddy’s nous avait fait une bonne ristourne sur les B52, en les faisant à 3€ au lieu de 4€, ça m’a donné des ailes. Pourtant je sais bien que je suis pas capable de faire des roues d’habitude, mais là, je me sentais invincible et terriblement vivante, j’ai voulu tenter le diable. » décrypte-t-elle, très lucide. Elle reprend : « au final, il y a plus de peur que de mal, je sais qu’on va me chambrer toute ma vie avec ça sur la côte d’azur, je vais devoir l’accepter. Physiquement, ça aurait pu être pire, j’ai un peu mal aux côtes, mais c’est surtout ma côte de popularité qui en a pris un coup. » finit-elle, avant de nous montrer les messages qu’elle reçoit sur le réseau social.

A l’heure actuelle, le calme est de retour dans la préfecture des Alpes-Maritimes, et la circulation a repris sur le lieu de l’accident, Cité du Parc. Dans un communiqué de presse, le gérant du Jazz Rock a néanmoins annoncé qu’il avait retiré la barre de danse de sa boite de nuit, pour éviter qu’une telle histoire ne se reproduise.

La rédaction